Japon, Février 2014. S’extasiant sur l’architecture des grandes bâtisses de la ville de Tokyo - du haut d’un de ses grands bâtiments de ciment harmonisé par la modernité dont fait preuve le Japon de l’an deux milles - un homme juché sur le toit observe, d’un œil sournois, la fourmilière s’activant en-dessous de lui. Pour lui, Tokyo devient beaucoup trop petit pour accueillir d’autres habitants. Selon lui, tous rêve et même le plus démunis d’avoir un coin de paradis où se réaliserait ses fantasmes les plus secrets. Alors, il en serait ainsi. D’un simple claquement de doigt, tout commença.

Le mystérieux architecte appela à lui son personnel, doté d’aptitudes hors du commun, et demanda à ce que l’on construise un quartier, qu’il nomma Rakuen楽園, isolé par des barrières métalliques des autres quartiers de Tokyo, qui se retrouvèrent rapidement dans l’ombre de Rakuen楽園. La foule nippone s’agitait derrière les murs, désireuse de découvrir ce qu’il s’y cachait. Mais personne ne connaissait réellement la personnalité et l’identité de cet homme mystérieux. Tout ce qu’on sait, c’est qu’il a envoyé ses hommes en missions. Chacun de ses hommes est chargé de trouvé les perles rares, dans les quatre coins du pays du soleil levant. Les logements à peine construit trouvèrent rapidement leur propriétaire ; les perles sont nombreuses. Le fourbe créateur de cette machinerie n’en fut que plus heureux ; sa prémonition ne l’avait pas trahi, elle se concrétisait. Les futurs habitants de Rakuen楽園 reçurent bien vite une invitation sur papier doré, écrit à la plume. A l’invitation était jointe des photos et une clé. On pouvait y lire les mots suivants :

« Cher acquisiteur de ce merveilleux appartement situé à Rakuen楽園, Tout cela peut vous paraitre très étrange mais la vie l’est aussi. Alors laissez-vous submerger par la quintessence artistique et spirituelle que reflète le quartier Rakuen楽園, adoptez ce délicieux appartement avec vue sur le bord de mer, le centre-ville situé à deux pas d’ici ainsi que cette vie heureuse qui sera désormais vôtre. Sentez-vous, par l’intermédiaire de cette lettre, l’enivrant parfum des pièces de votre appartement ? Ressentez-vous aussi sous vos pieds le sol se mariant parfaitement à vos pas ? Il est tout à vous, la clé se trouve sous ces merveilleuses photos que nous avons osé prendre de votre habitation. Partez, quittez ce lieu si hostile s’étendant autour de vous… Cela ne vous ressemble guère et puis, pensez à vous maintenant, à ce que vous pourrez avoir en entrant dans Rakuen楽園. Postscriptum : …. »

Mais qui sont ces « élus », ces personnes choisies ? Que cherche à faire l’Architecte ? Et qui est-il ? Vous ne connaîtrez jamais son nom mais seulement ses idéaux. L’Architecte a rêvé d’un monde dicté par les péchés, les 7 péchés capitaux. Un monde fait de rencontres fortuites, dictées par un destin, une fatalité. Les tabou n’existent plus. La luxure a autant le droit d’être exprimé que la paresse, ou l’envie. Un monde où les gens ne seraient plus enchaînés par les convenance … mais enchaînés par leur nature primaire. Pourquoi ? Par jeu, par lassitude, par sadisme, par goût de l’expérience. L’Architecte est un peu un savant fou.

Le postscriptum s’adresse directement à son destinataire, faisant appel à ses bas instincts, ses désirs refoulés. L’avare trouvera réconfort dans les banques de Rakuen楽園 ; l’envieux pourra céder à ses pulsions et l’orgueilleux vivra ses rêves de gloire. Mais n’allez pas croire que l’esprit fourbe du géniteur de Rakuen楽園 s’arrête à ce simple espace. Il a le goût pour le jeu et il en a inventé un qui satisfera tout le monde. Un jeu d’argent, un jeu de gloire auquel on ne peut refuser l’invitation. Il est le maitre ici et tout le monde l’appelle Seven. Il est un Dieu ici, car il a donné une nouvelle vie aux habitants, une nouvelle existence. C’est une renaissance sans barrières. Seven connaît tout d’eux : leurs anecdotes douteuses, leurs peines, leurs fantasmes, leurs hontes … Seven est un Dieu tout puissant, aimant et tellement terrifiant. Personne n’y réchappe, une fois à l’intérieur de Rakuen楽園.